Situé en bordure de l’ancienne national ; à l’entrée du parc de la Grotte des Premiers Français - particulièrement bien ré-aménagé et prisé des amateurs de pique-niques - ; à deux pas du Cimetière Marin ; le Palais de l’Eau de coco est certes, avec son emplacement et son cachet lontan, une destination touristique évidente. Mais il est aussi reconnu depuis longtemps par de nombreux réunionnais comme une halte désaltérante, roborative et tout bonnement excellente. Visite.
Le Palais de l’Eau de Coco est un restaurant de carte postale lontan : une case sous tôle typique, bariolée, en bord de route, ouverte en partie et avec un décorum de chaises en plastique. On est presque dans le cliché du « comme avant ». Mais cette image n’est en fait ni usurpée, ni factice. C’est réellement l’un des plus ancien restaurant de l’île. Trois générations s’y sont succédées et l’affaire - de famille donc - tourne bien. Noël Marcel a ouvert en 1943 cette petite boutique qui jouxtait alors son potager pour y proposer tant ses produits du verger que de l’eau de coco. Dans les années 60, son fils Noël Maximin a repris l’affaire pour l’agrandir un peu et proposer en plus du poulet grillé. Enfin, depuis le début du nouveau siècle, c’est sa fille Daniella qui gère la maison. Avec l’aide de son mari Frédéric, et de son fils Jovany qui s’occupe du service en salle, elle a complété l’offre de quelques repas créoles où son talent de cuisinière s’exprime à merveille.
Côté présentation, la décoration de bric et de broc forme un joyeux mélange. Malgré la faible hauteur sous plafond, les ouvertures laissent circuler l’air et la lumière. Un gros tas de « coco d’lo » - matière première donc - occupe tout un coin de la salle. Devant l’entrée du restaurant, quelques tables et parasols permettent une pause rapide pour, par exemple, se revigorer d’une petite balade faite dans le coin. De nombreux encas sont présentés en vitrine et on peut les acheter via le petit comptoir-fenêtre. Évidemment, et comme le nom du lieu l’indique, vous pourrez déguster l’inévitable, mais savoureuse et rafraichissante, eau de coco - à même la noix ou en bouteilles préparées artisanalement -. Mais aussi toute une série de déclinaisons du dit coco toutes plus délicieuses les unes que les autres (nougats, gâteaux, tartes, galettes, samoussas). Mais pour vous restaurer sur place, on vous conseille plutôt l’intérieur - avec son ambiance conviviale - ou le petit jardinet ombragé, joliment fleuri et bien protégé.
L’offre des repas est actualisée quotidiennement selon les inspirations de Daniella. « Je prépare la cuisine tous les matins mais mon mari fait revenir les plats un à un au moment des commandes ». Le service s’effectue tout de même rapidement. Daniella jongle gaiement entre les clients se présentant à la fenêtre et les commandes de plats à servir en salle. Frédéric, dans la cuisine, s’affaire beaucoup lui aussi. Le tableau du jour annonce des carys et rougails traditionnels : boucané, zandouille, saucisse bringelle, snook, etc.. (9/8€ sur place/à emporter) mais aussi de l’agneau massalé et, le best seller maison, du cameront au lait de coco (13/12€). Les clients présents se régalent : « typique, digne de nos racines », « le rougail saucisse est très réussi, les ingrédients sont simples mais super bien cuisinés », « nous venons du sud et a chaque fois que nous passons là, nous nous arrêtons ici. Nous n’avons jamais été déçus ». Bref, c’est sans fioritures mais surtout, et c’est ce qui compte le plus, sans ratures.
Gargote pur jus - c’est le cas de le dire -, le Palais de l’Eau de coco cultive avec générosité sa réputation - qui n’est plus à faire - et son identité traditionnelle. L’accueil, le service, les repas, les petites victuailles à emporter : tout est simple, économique, typique… sans être un piège touristique. Un snack-restaurant « Comme dans le bon vieux temps… mais vraiment ».
Texte : Sand. Photos : DR. Agence Zed