Les trois demeures Desbassayns
Suite à son mariage avec Marie-Anne Thérèse-Ombline Gonneau Montbrun en 1770, Henri Paulin Panon Desbassayns fait construire trois maisons à Saint-Paul :
Le style Pondichéry
Légèrement postérieure à la fin de la Compagnie, l’architecture de la demeure est néanmoins fortement marquée par cette époque : on a transposé à Bourbon le style de Pondichéry, principal comptoir français aux Indes.
La toiture en terrasse est réalisée selon la technique indienne de l'argamasse (pâte se durcissant au séchage, formée à partir d’un mélange de sucre, chaux, lait caillé, blanc d’œuf, huile...). La masse des pilastres du portail d’entrée rappelle le portail du palais du Gouverneur à Pondichéry.
La toiture et la façade sont classées au titre des monuments historiques depuis 1984, tandis que la cour, la fontaine et le portail sont inscrits.
Saint-Charles et l’école franco-chinoise
En 1885, Marie-Antoinette Camille Panon Desbassayns épouse de Louis Charles, vicomte Jurien de la Graviere, héritière de la bâtisse, lègue son bien à l’évêché, qui y aménage un collège ecclésiastique communal : le collège Saint-Charles (de 1857 à 1874). À partir de 1912, l’ex-maison Desbassayns est louée par l’évêché à l’association chinoise Kuo-Min-Tang avec un bail de 99 ans, sauf les dépendances donnant sur la rue Saint-Louis où sera réaménagée l’école primaire catholique Saint-Charles. L’illustre maison tombe complètement en ruine lorsqu'elle est repérée en 1957 par le père Antoine Lan, missionnaire chinois arrivé à La Réunion en 1954. Après d'importants travaux de restauration, l’« école Franco-Chinoise Saint-Charles » de Saint-Paul ouvre ses portes. Elle fait fonctionner dès 1958 sept classes de la maternelle au CM2, avec internat à l'étage, jusqu’aux années 1970.