Le Grand Benare

Il offre un panorama saisissant sur tous les joyaux de l’île : les cirques de Mafate et de Cilaos, séparés par le Piton des Neiges et le Gros-Morne, le volcan au loin qui émerge de la brume et la côte à l’horizon…

Cap sur le troisième plus haut sommet de La Réunion !

À la conquête du Grand Bénare

Cette randonnée, bien indiquée depuis Saint-Paul, vous emmène au cœur des paysages les plus grandioses de l’île. Ses 18 km de distance sont réservés aux marcheurs confirmés. Des balises blanches aident à se repérer facilement sur ce parcours d’une durée de 7 h maximum aller-retour.

La boucle du Grand Bénare offre aussi l’occasion de bifurquer vers la Glacière. Vestige de l’époque du marronnage, cette grotte servait à stocker la glace que les esclaves transportaient ensuite vers les Bas.

La montée vers le Grand Bénare est constante, mais progressive. Sa difficulté ne réside pas tellement dans le dénivelé positif (+ 700 m au total) mais plutôt dans la nature très rocailleuse du sentier qu’il faut arpenter.

Heureusement, vous évoluez dans un cadre époustouflant, avec quelques tec-tec comme compagnons de route. Puis la végétation se raréfie avec l’altitude. Elle laisse progressivement place à un décor plus minéral, sublimé par de multiples points de vue.

Le sentier de Grand Bord, au départ du Maïdo, surplombe en effet le cirque de Mafate qui se trouve à cheval sur Saint-Paul et La Possession. 

Il offre une vue plongeante sur la Plaine aux Sables, Trois Roches, le plateau de Kerval et des ilets comme Roche Plate, La Nouvelle et Marla. À mi-chemin, le majestueux Piton des Neiges qui se dévoile laisse déjà sans voix !

L’arrivée après 700 m de dénivelé : La Réunion au sommet…

Pour profiter un maximum de votre randonnée au Grand Bénare et bénéficier d’un ciel dégagé, privilégiez un départ très matinal car les nuages envahissent rapidement les hauteurs de l’île.

L’idéal est de passer une nuit en gîte ou en bivouac à proximité du Maïdo pour couper la distance à parcourir, mais surtout assister au lever du jour au sommet. Enveloppé par des vêtements bien chauds et la Voie lactée, vous affrontez alors l’ascension finale à la lueur d’une frontale.

Le silence qui règne aux alentours insuffle une atmosphère presque irréelle. Puis une grande croix blanche indique votre arrivée au Grand Bénare. Les efforts de votre réveil aux aurores sont récompensés par un panorama spectaculaire, du battant des lames au sommet des montagnes.

Comme un don de la nature, tout l’intérieur de La Réunion se dévoile au lever du jour. Le cirque de Mafate et Cilaos s’éveillent à vos pieds. Ils sont séparés par une ligne de crête qui relie le Gros-Morne au Grand Bénare, en passant par les Trois Salazes et le col du Taïbit. 

Lorsque le temps est dégagé, le volcan du Piton de la Fournaise pointe même son nez par delà le rempart, tandis que les premiers rayons lumineux réchauffent l’atmosphère. Prévoyez cependant de quoi bien vous couvrir, car l’altitude ne fait pas de cadeau. « Bénare » signifie d’ailleurs « grand froid » en malgache !

Avant de vous remettre en route, prenez une pause bien méritée et profitez-en pour faire quelques photos. Après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on assiste au plus beau lever de soleil en altitude au Grand Bénare, depuis le cœur de l’île de La Réunion…

Itinéraires pour randonner jusqu’au Grand Bénare

Le Grand Bénare depuis Saint-Paul par le Maïdo 

Suivez la direction de la Petite France puis la route forestière du Maïdo jusqu’au belvédère. Le départ de la randonnée se trouve à droite, au bout du parking. Comptez 2 heures maximum pour rejoindre l’intersection, où il vous faudra aller à gauche en direction du Grand Bénare et du rempart du cirque de Mafate.

Le sentier sillonne le bord de la falaise en direction du sommet que vous atteindrez 3 h 30 plus tard. Profitez d’une immersion totale dans la nature et de la vue sur les ilets mafatais emblématiques, comme Marla ou La Nouvelle. 

Au retour, vous pourrez reprendre le même itinéraire en sens inverse pour revenir au parking du Maïdo ou faire une boucle afin de vous rendre à la Glacière en 1 h 45.

Par Trois Bassins 

Empruntez la route forestière des Tamarins et garez votre véhicule au niveau du gîte. La marche débute par une pente moyenne, au milieu des acacias. Elle conduit en 2 h à la Glacière, croisement de plusieurs randonnées, avant l’ascension de 3 h maximum.

Cet accès au départ de Trois-Bassins est beaucoup plus sportif. Son dénivelé positif vous fait passer d’une altitude de 1 760 à 2 500 mètres au total, sur un sentier exigeant. 

Mais la randonnée du Grand Bénare est magnifiée par la vue sur les ilets du cirque de Mafate qui relèvent de Saint-Paul ou de La Possession (Trois Roches, Marla, La Nouvelle…), le Piton des Neiges et la côte de l’île de La Réunion.

Temps de marche : 7 h

Dénivelé : + 700 m

Difficulté : marcheur confirmé

Altitude : 2 898 m

Conseils pratiques : 

Pour effectuer la randonnée du Grand Bénare depuis le Maïdo, prévoyez un équipement adéquat afin de tenir la distance :

• de bonnes chaussures, voire des bâtons de marche ;

• beaucoup d’eau ;

• des barres énergétiques ;

• des lunettes, une casquette et de la crème solaire ;

• une polaire et un coupe-vent imperméable.

Vérifiez l’état des sentiers auprès de l’ONF et consultez la météo avant votre départ. Mieux vaut également éviter la saison des pluies à La Réunion : les précipitations rendent les abords des ravins dangereux et la nature ne pardonne pas, surtout en cas de dénivelé.

Loupe historique

L’histoire du Grand Bénare est indissociable de celle de la Réunion. Cette randonnée plonge ainsi ses racines au cœur du marronnage, une époque tristement célèbre au cours de laquelle les Hauts de l’île servaient de refuge aux esclaves en fuite. 

L’altitude incarnait pour eux l’espoir d’échapper à la servitude, à l’instar du cirque de Mafate dont les ilets pittoresques font aujourd’hui la fierté des communes de Saint-Paul et de La Possession.

Ces esclaves auraient eu pour souverain le Roi Phaonce, dont le royaume s’étendait du Petit au Grand Bénare. Les légendes vont d’ailleurs bon train sur ce personnage emblématique à La Réunion. 

On murmure qu’il était impitoyable et n’hésitait pas à précipiter ses ennemis depuis la montagne. Dans son Bourbon pittoresque, Eugène Dayot relate notamment la lutte entre les chasseurs de marrons et ces pauvres hommes épris de liberté.

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